
Organisés mensuellement par le Réseau des Journalistes du Bénin sur les Catastrophes Naturelles, les débats écologiques du mois d’août 2017 ont été faits autour de la thématique des inondations, un phénomène qui prend parfois l’allure de catastrophe. Le directeur général de l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC) était l’invité des professionnels des médias pour éclairer leur lanterne sur ce fait environnemental.
Pour démarrer son exposé, le commissaire divisionnaire de police Aristide DAGOU, responsable de l’Agence Nationale de la Protection Civile, a eu recours à une projection vidéo pour faire toucher du doigt certains phénomènes naturels qui nécessitent la protection civile, raison d’être de sa structure qui est chargée de conduire la politique de l’Etat en matière de protection des citoyens. Le Bénin, tout comme certains pays de la sous-région et du monde, est confronté à cet aléa naturel qu’est l’inondation qui influe énormément sur la vie socio-économique dans ses dégâts.
Qu’est ce qui est fait pour gérer au mieux le phénomène au Bénin à défaut de l’éviter cette année?
Il y a toute une organisation fondée sur des textes de lois qui régissent le secteur de la protection civile au Bénin, notamment ceux liés à la décentralisation, les lois 98-028 et celle 029 du 15 janvier 1999 sur l’organisation de l’administration territoriale et sur l’organisation des communes. Les acteurs-clés sont aux niveaux central et décentralisé (le préfet, le maire, le chef de village ou de quartier et l’ANPC) à qui il faut ajouter les acteurs non étatiques (les ONG humanitaires, le système des Nations Unies, la Croix Rouge etc). Chaque acteur-clé a ses attributions dans la prévention et la gestion des catastrophes. Depuis le 21 décembre 2016, la notion de catastrophe a évolué dans notre pays, a fait savoir le directeur général de l’ANPC. Elle ne se définit plus par rapport aux dégâts causés et au nombre de victimes mais par rapport à l’appréciation de l’autorité administrative du lieu de survenance. Selon les Nations Unies, on parle de catastrophe lorsqu’un événement a entraîné le dysfonctionnement de la vie communautaire. La catastrophe au niveau de la commune peut ne pas être la catastrophe au niveau du département. Seules les autorités doivent se prononcer pour dire qu’il y a catastrophe sur leur ressort territorial quelle que soit la situation qui prévaut, a martelé le commissaire. Cette prérogative d’appréciation a été conférée à l’autorité par la loi, a-t-il souligné. La gestion de la catastrophe passe par trois étapes, a-t-il indiqué, la prévention, la préparation, la réponse et le relèvement.
« Si nous nous abstenons des comportements à risque, nous serons libérés par la nature »
Face aux inondations, l’ANPC en collaboration avec l’Exécutif oeuvre dans la sensibilisation des populations en vue d’un changement de comportement. Faire prendre conscience aux populations de ne plus jeter les ordures dans les caniveaux qui sont bouchés et ne laissent plus l’eau circuler en cas de pluie. Pour le directeur général de l’ANPC, le comportement de l’homme est au centre de la protection civile et au centre du développement. L’agence attire l’attention des collectivités locales sur la nécessité de faire le curage des caniveaux. L’ANPC recommande également des sensibilisations de proximité dans les villages. Le chef village, connaissant ses hommes doit aller vers eux pour leur parler chaque jour de la protection civile. En cas de catastrophe, il y a l’assistance aux populations, répondre à leurs besoins fondamentaux.
Les instruments utilisés pour les actions de l’ANPC sont les Plans de Contingences qui sont des plans de planification. On en a aux niveaux national et communal. Chaque commune doit avoir une ligne budgétaire pour la protection civile, ce qui n’est toujours pas le cas, a regretté Aristide DAGOU. Pour les quelques-unes (45 sur 77) qui ont un Plan de Contingence Communal (PCC), il n’est toujours pas actualisé. Il faut souligner également les plateformes de prévention et de réduction des risques de catastrophes créées aux niveaux national, départemental, communal et local. Ce sont des instances de discussion, d’échanges pour la prise de décision.
Aristide DAGOU a reconnu le rôle de la presse dans la prévention des risques et la gestion des catastrophes et a sollicité l’assistance des professionnels des médias dans la protection civile.
Sabin CHODATON