
Par Fréjus SEHLOUAN le 13 novembre 2020 à Lyon
Le président ivoirien, Alassane Ouattara réélu pour un troisième mandat vient de poser un acte fort en faveur de la réconciliation. Il a acté la remise d’un passeport diplomatique à Laurent Gbagbo en sa qualité d’ancien chef d’État.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara réélu pour un troisième mandat vient de poser un acte fort en faveur de la réconciliation. Il a acté la remise d’un passeport diplomatique à Laurent Gbagbo en sa qualité d’ancien chef d’État.
L’ex-président Ivoirien, Laurent Gbagbo devrait regagner son pays dans les prochains jours après neuf ans d’absence et de séjour dans les geôles de la Cour Pénale Internationale.
Son successeur et rival historique dont la réélection à un troisième mandat est contestée vient d’honorer l’un de ses promesses électorales. Alassane Ouattara a instruit ses services compétents afin qu’ils délivrent un passeport diplomatique à son prédécesseur. Laurent Gbagbo devrait recevoir le document – accordé en qualité d’ancien chef de l’Etat – en même temps qu’un passeport régulier, en début de semaine prochaine.
Acquitté en janvier 2019 par la Cour Pénale Internationale après 7 ans de captivité, Laurent Gbagbo qui vit actuellement Bruxelles passera les prochaines fêtes de fin d’années auprès des siens en Côte d’Ivoire. Il avait personnellement sollicité sans succès, un passeport diplomatique puis ordinaire afin de regagner la Côte d’Ivoire.
Ce revirement est dû à trois facteurs.
D’abord la pression de l’Elysée sur Abidjan. Le 1er Novembre dernier Emmanuel Macron avait exhorté Alassane Ouattara à faire un “geste majeur” à l’endroit de l’opposition.
Ensuite, l’intervention de l’ancien président Henri Konan Bédié auprès de Alassane Ouattara lors de leur rencontre au Golf hôtel d’Abidjan le 11 novembre.
Enfin, le leadership du premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko qui a été chargé des négociations avec le Front populaire ivoirien (FPI), la formation de Laurent Gbagbo. Il s’était par ailleurs directement entretenu au téléphone avec Laurent Gbagbo le 5 novembre avant de recevoir le 12 novembre une délégation de personnes proches de l’ex-président.
Le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire sera un prélude au dialogue national tripartite qui devrait réunir le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Bédié, le FPI de Laurent Gbagbo et la majorité présidentielle du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) dirigé par le président Alassane Ouattara.
L’ex-président du parlement, Guillaume Soro, qui a appelé le 4 novembre l’armée ivoirienne à “agir” contre le pouvoir, devrait en revanche être exclu des discussions.