Par Fréjus SEHLOUAN le 24 novembre 2020 à Lyon
L’affaire fait grand bruit en Savoie, tant elle étonne et surprend. Lydia Veyrat, veuve et aide-soignante dans un Ephad est menacée d’expulsion malgré qu’elle soit en CDI dans un Ehpad en pleine crise de la covid-19.
C’est le Parisien qui révèle l’affaire à polémique au grand public. « On marche sur la tête » s’est exclamée Me Didier Besson, avocate de l’aide-soignante tellement l’histoire est inimaginable. Le préfet de Savoie a signifié à sa cliente « une obligation de quitter le territoire français » car selon le préfet elle « n’a pas fait la preuve de son insertion dans la société française » rapporte Lydia. Un argument qu’elle, ses collègues et son avocat ont du mal à comprendre.
Et pour cause, Lydia Veyrat, 37 ans est l’épouse d’un Savoyard avec qui elle vivait au Bénin. Ce dernier décède au cours de l’année 2019 et la béninoise se rend en France pour régler les détails administratifs liés à la succession. Face aux longues formalités qui ne permettaient plus à la jeune dame de rentrer sur Cotonou, elle a dû se trouver un travail en Isère. Infirmière dans son pays, elle est contrainte d’accepter un poste d’aide-soignante dans un Ephad de Pontcharra car son diplôme béninois n’est pas reconnu. Lydia qui vit à Montmélian en Isère est actuellement en CDI et a également signé un contrat d’insertion dans la société française. Elle vit la décision du préfet comme « un sentiment d’injustice ».
Son avocat Me Didier Besson a saisi le tribunal administratif pour contester la décision du préfet. Elle a aussi le soutien de ses collègues qui sont prêts à manifester afin qu’elle reste sur le territoire français. Pour ces derniers, Lydia veyrat est « une fille formidable, très appréciée par tout le personnel et les patients ». A l’Ephad du Granier, à Pontcharra ce dossier est un scandale « Vouloir la renvoyer dans son pays alors que l’on manque de soignants en pleine période de Covid-19, c’est scandaleux ».
Notons que la région où exerce Lydia Veyrat est particulièrement touchée par la deuxième vague de l’épidémie de la Covid-19.
